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    Les applications alimentaires, un succès made in France

    Temps de lecture: 7 Min
    by: Aude Chardenon
    Les applications alimentaires, un succès made in France

    23 % des consommateurs français ont recours au moins une fois par mois aux applications nutritionnelles selon l’ObSoCo. Ces applications modifient nos achats, au point de pousser au changement industriels et distributeurs. 

    Une base de données collaborative à l’origine des applications alimentaires

    L’histoire commence en 2012 avec la naissance d’Open Food Facts, une base de données collaborative pour mieux connaître la composition des produits.

    Chaque citoyen peut prendre en photo un packaging et rentrer manuellement les données de composition d’un produit, identifié par son GTIN (Global Trade Item Number). Les bénévoles sont assistés par des algorithmes de vérification et des outils basés sur des systèmes d’intelligence artificielle.

    Le but est de mettre à la disposition de tout le monde les éléments officiels qui composent les produits grand public, et de faire preuve de transparence.

    En parallèle, d’autres applications aident les personnes suivant un régime précis du fait de leurs convictions religieuses à bien choisir, en les scannant, les produits casher ou Halal (Just Halal, Info casher…). 

    Ce phénomène répond à une inquiétude croissante des consommateurs sur la qualité de leur alimentation. En 2014, un sondage Ipsos estime que « la préoccupation des Français quant aux effets de leur alimentation sur leur santé progresse fortement par rapport à 2007 : près de deux tiers se disent alors inquiets (64 % contre 52 % il y a sept ans) ». 

    Les applications alimentaires plébiscitées par les consommateurs

    A cette époque, un projet voit le jour : Yuka, conçu comme un objet connecté, mais qui devient rapidement une application mobile : en scannant le code barre des produits, l’utilisateur peut avoir instantanément sa note nutritionnelle.

    En 2018, selon l’Ifop, 64% des Français sont attirés par les applications alimentaires, 71% pensent qu’elles sont nécessaires pour informer les consommateurs et 75% estiment qu’elles vont obliger les industriels à faire évoluer la consommation de leurs produits. 

    Entre 2018 et 2021, les applications vont se diversifier sur d’autres composantes : le non-alimentaire, les cosmétiques, les scores écologiques… Pléthore d’applications vont voir le jour, en France, comme ailleurs dans le monde. Elles se divisent en quatre grands groupes : les applications nutritionnelles, comme Yuka et ScanUp ; les applications dites communautaires, comme « Est-ce végétalien ? » ou Just Halal ; les applications beauté, comme Clean Beauty ; et enfin les applications tournées vers les bons gestes, comme Citeo. 

    Décrypter les étiquettes grâce aux applications alimentaires

    Toutes ont deux points communs : elles décryptent les étiquettes et elles conduisent les industriels à gérer et à mettre à jour les données de leurs produits dans la sphère digitale, selon Adrien Dumitresco, cofondateur et président de ScanUp, une application mobile permettant de contrôler la qualité de ses produits alimentaires.

    « Depuis 2017, on assiste à une démocratisation des outils digitaux sur le sujet de la transparence alimentaire”, explique-t-il. Elle a été corrélée à l'émergence de scores nutritionnels tels que le Nutri-score ou le score Nova. Ces classifications des aliments permettent d'apporter de la transparence aux consommateurs sur la qualité de leurs produits ».

    Alors qu’il était jusqu'ici difficile pour les consommateurs de lire les étiquettes des produits sans avoir de notions en nutrition avec des informations légales (tableau des valeurs nutritionnelles et liste des ingrédients) peu compréhensibles, « le consommateur a eu dans les mains la possibilité de "traduire" les étiquettes grâce à des scores lisibles utilisant une colorimétrie intuitive de vert à rouge, poursuit Adrien Dumitresco.  En un coup d'œil, il peut maintenant évaluer la qualité nutritionnelle de ses produits et surtout les comparer entre eux, pour décider d’acheter un produit plutôt qu’un autre ».

    Cette nouvelle dynamique a contraint les industriels du secteur à faire preuve de transparence et à se plier au jeu de l'évaluation. « Tous (ou presque) sont mobilisés pour améliorer leurs recettes et la qualité nutritionnelle de leurs produits pour montrer patte blanche et séduire le consommateur avec un score plus favorable ». 

    L'autre impact de l'apparition des applications et des scores est que les industriels ont dû apprendre à gérer et à mettre à jour les données de leurs produits dans la sphère digitale. 

    « Il est primordial pour eux de transmettre les informations de leurs produits aux acteurs de la transparence et de les actualiser pour s'assurer de la qualité et de la mise à jour des scores en cas de reformulation ». Ainsi, le partage d’informations fiables, notamment sur l’origine des ingrédients, a permis à Michel et Augustin de faire remonter la note de sa nouvelle pâte à tartiner d’un Éco-score C à B.

    Certains distributeurs ont lancé leur propre application, à l’instar de Système U : baptisée Y’a quoi dedans, elle vise à reconnaître la présence de certaines substances controversées ou spécifiques.

    Les applications alimentaires bientôt suivies par d’autres secteurs

    L’aspect nutritionnel n'est pas le seul concerné par cette révolution : ainsi, un premier pas a été franchi en 2021 avec l'apparition de l'Éco-Score sur le sujet de l'environnement, déployé sur plus de 350 000 produits, tandis qu’un Planet-score est expérimenté par 27 fabricants (Gerblé, Les 2 Vaches, Soy…) et 8 enseignes (Lidl, Greenweez, Naturalia…) sur 1 000 produits alimentaires et plusieurs sites de e-commerce d’ici la fin de l’année.

    Ces scores mesurent l’impact environnemental entre différents produits en corrigeant les biais et les lacunes de l'analyse du cycle de vie (ACV).

    Pour Adrien Dumitresco, « il y a encore beaucoup à faire sur le sujet de la transparence : certaines informations sont encore manquantes, comme l'origine des matières premières qui n'est souvent pas indiquée sur les packagings, l’utilisation de pesticides ou à celui du bien-être animal et des conditions d'élevage ».

    Pour en savoir davantage sur les informations produit que recherchent les consommateurs, téléchargez notre nouveau rapport “Comment l’exigence de transparence des données produit agit sur les décisions des acheteurs européens”.

    TELECHARGER LE RAPPORT

    Écrit par : Aude Chardenon

    Basée à Toulouse, Aude Chardenon est une ancienne journaliste reconvertie dans le content marketing. Couvrant pendant une dizaine d’années les sujets liés à la transformation digitale du retail et du secteur bancaire, elle suit avec passion les innovations technologiques du commerce sous toutes leurs formes, visibles...